juin 16, 2025
Maroc/Transfèrement d’Omar Radi: un comité de soutien en France dénonce « une pure vengeance »
Monde

Maroc/Transfèrement d’Omar Radi: un comité de soutien en France dénonce « une pure vengeance »

Le Comité France de soutien aux prisonniers d’opinion au Maroc a dénoncé le transfèrement « illégal » du journaliste Omar Radi, arbitrairement condamné dans une autre prison à Tiflet, et qualifié cette décision de « pure vengeance », appelant à sa libération « immédiate » et « sans conditions ».

Dans un communiqué diffusé mardi, le comité rappelle qu’après avoir écopé injustement de six ans d’emprisonnement, une lourde peine prononcée le 3 mars 2022 par la Cour d’appel de Casablanca dans deux affaires instruites conjointement et condamnée par différentes organisations de défense des droits humains, le jeune journaliste d’investigation Omar Radi vient de subir « une seconde peine » de la part de l’Administration pénitentiaire.

Sans préavis et sans informer sa famille et ses avocats, l’Administration des prisons a décidé le 2 avril de transférer Omar Radi à la prison de Tiflet, connue, selon la source, par son « surpeuplement et ses conditions exécrables et inhumaines ».

Et avant de procéder à ce transfèrement forcé, « décidé certainement ailleurs », d’après le comité, la direction de la prison Okacha de Casablanca, où il était détenu, lui a confisqué toutes ses correspondances, ses carnets et écrits, signale-t-on.

« A la souffrance de la privation de liberté et de I’isolement s’ajoute celle de l’éloignement qu’inflige l’Administration pénitentiaire à Omar Radi et à sa famille. Cette double peine s’apparente à une pure vengeance que le Comité France de soutien aux détenus d’opinion au Maroc condamne avec force », écrit-on.

Pour le comité, « rien ne peut justifier ce transfert loin de sa famille et de ses avocats dont la plupart relèvent du barreau de Casablanca. Rien ne justifie non plus son éloignement du centre hospitalier où il était suivi pour sa maladie de Crohn ».

« Mais rien d’étonnant malheureusement dans cette décision punitive de la part d’une administration pénitentiaire qui s’est illustrée à travers les sorties politico-médiatiques de son directeur général et par son parti pris dans les derniers dossiers concernant les journalistes indépendants et les défenseurs des droits humains. Loin d’être une administration d’insertion comme elle le prétend, elle est le bras armé qui prolonge la vengeance de la machine judiciaire qui s’abat sur tout citoyen critique épris de justice, de libertés et réclamant des droits. C’est ainsi qu’elle a foulé aux pieds, entre autres, le droit d’Omar Radi de poursuivre ses études », lit-on dans le même communiqué.

L’éloignement de ce dernier « nous rappelle tristement d’autres, tous aussi condamnables, que l’administration pénitentiaire a pratiqués contre d’autres détenus politiques et d’opinion au Maroc », ajoute-t-on.

Il est indiqué dans le document que le dossier d’Omar Radi est toujours devant la Cour de cassation de Casablanca. Ce transfèrement constitue donc « une double atteinte flagrante, d’abord au droit de visite de la famille et ensuite aux droits de la défense puisque ses avocats, comme sa famille, auront toute la peine de se déplacer pour bien préparer sa défense ».

Tout en condamnant cette décision d’éloignement, le comité assure que sans la libération « immédiate et sans condition » de Radi, il « n’abandonnera pas cette voie de solidarité ».

A l’instar d’autres organisations de défense des droits de l’Homme locales et internationales, Amnesty international a condamné le transfèrement d’Omar Radi. Selon l’ONG, « les autorités marocaines continuent de persécuter le journaliste alors même qu’il purge sa peine de prison à l’issue d’un procès inique ».

« Il a été transféré sans justification dans les premiers jours de Ramadan de Casablanca à la prison de Tiflet, à 160 km de sa famille et son équipe de défense », a dénoncé l’organisation.

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